
Ecrit par Laurent Maljan
Ca sent la chasse !
Est ce la rentrée des écoliers ? Est ce la validation de votre permis pour la nouvelle saison ? Ou comme un changement dans le jardin ; une lumière plus pâle le matin, un léger vent qui ne ressemble pas au souffle chaud de l’été ?



L’ouverture approche, le compte à rebours est commencée. Dans ses jeunes années, l’imminence de l’ouverture parvient à troubler le sommeil du chasseur. Il regarde son fusil, frotte ses cartouches, caresse ses chiens d’une manière inhabituelle. Il ne tient plus en place.
Aujourd’hui, après quelques saisons, quelques cheveux blancs, la pensée de l’ouverture ne parvient pas à vous exciter. Bien au contraire, c’est avec calme, encore une année au compteur, que vous envisagez le moment précis où vous allez donner à vos compagnons énervés le feu vert. Mais le plaisir est bien là ! Celui de traverser les pâtures, de courir dans les bois, de caresser la fougère rougissante, de croquer la pomme que vous aurez cueillie, assis dans l’herbe, au milieu de vos compagnons qui ne pensent qu’à une chose, repartir de l’avant.
Je ferai l’ouverture à Belle île en mer. Cela fait maintenant treize ans que je chasse dans ce paradis. J’ai quitté les vertes collines de mon petit pays de Limerzel, pour ces paysages de carte postale, avec la mer toujours à l’horizon. C’est là qu’ Orcade, une chienne exceptionnelle, a connu ses premiers troubles ; c’est là que Cheyenne, ma princesse à la robe belton, m’a apporté, lorsqu’elle courait comme une elfe dans ces vastes prairies, une joie peu commune. C’est à Belle île que monsieur Inouk a pris la relève.
Cette année, il m’abandonne. Non pas qu’il ait refusé, son sang ne saurait mentir, de m’accompagner mais il a tapé dans l’œil d’un dresseur qui a décidé de le faire concourir. Je serai un peu triste, mais Cheyenne me consolera. Elle fera voler ses soies dans le vent, arrêtera pleine course ces gros faisans dodus, ces perdrix démoniaques, et certainement que par moments, comme tous les ans, j’aurai cette impression très bizarre d’appartenir à ces arbres, ce vent, ce ciel si bleu, tout ce que j’aime.

Ecrit par Laurent Maljan
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