
Ecrit par Laurent Maljan
La maisonnette
Ca devait arriver un jour ! On y pense le moins possible, mais c’est fait. J’ai pris un 6 si vous comprenez ce que je veux dire. Ca donne envie d’en profiter avant l’automne, je parle des dernières années d’une vie de chasseur. Je me suis donc vu offrir, en attendant Belle ile en mer, une ouverture anticipée dans les Deux Sèvres par Karine, la dame qui m’attend depuis plus de trente ans, et pas n’importe où, à la Maisonnette.



Arriver par l’allée longeant l’étang avec au bout cette grande bâtisse parcourue de vigne, l’aubade des chênes, les petites barrières blanches, c’est d’une poésie totale! Le salon avec, accrochés aux cimaises, les trophées, vous invitant au voyage, c’est extra. S’asseoir un instant, après l’effort, sur les bancs d’église, et boire un verre, vous enchantera. Sophie et Gilles de Puineuf, les maîtres des lieux, vous accueilleront, comme si vous les connaissiez depuis toujours, avec simplicité.
Levé à l’aube, vous pouvez arriver la veille, j’ai pris le café près de la cheminée de briques. J’étais tranquille, peut-être la sérénité du domaine, peut-être aussi le poids des ans. J’ai connu des ouvertures plus fébriles dans mon petit pays de Limerzel, en Bretagne. J’ai mis mes bottes, caressé le chien qui piaffait comme un forcené, m’invitant à le suivre : « Mais viens, viens donc ! On entend les perdrix ! » . Mais, j’attendais, je voulais gouter à la fraicheur du matin avant que le soleil ne monte haut dans le ciel, sans pitié.
J’ai donc marché dans les bandes de colza, en compagnie de Christophe, le garde. J’ai appelé le chien qui courait dans tous les sens, et je l’ai servi lorsqu’il daignait arrêter. Les perdrix s’envolaient avec fracas, se dispersant aux alentours. Et comme un gamin, comme au temps de ma folle jeunesse, j’ai couru, tiré, ahané sous l’effort. L’espace de cette journée merveilleuse, j’ai oublié ce fameux 6, la grande horloge du temps qui passe si vite.
En fin d’après midi, j’ai sonné la fin, le chien avait son compte, le chasseur aussi. Je l’ai fait boire, puis je me suis dirigé vers les vieux murs, heureux et fatigué ; à la terrasse, à l’ombre des grands arbres m’attendait la dame.
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