Ne le dis pas à ton chien Laurent

Ecrit par Laurent Maljan

16 octobre 2020

La maisonnette

Ca devait arriver un jour ! On y pense le moins possible, mais c’est fait. J’ai pris un 6 si vous comprenez ce que je veux dire. Ca donne envie d’en profiter avant l’automne, je parle des dernières années d’une vie de chasseur. Je me suis donc vu offrir, en attendant Belle ile en mer, une ouverture anticipée dans les Deux Sèvres par Karine, la dame qui m’attend depuis plus de trente ans, et pas n’importe où, à la Maisonnette.

La Maisonnette par Laurent Maljan
Ca sent la chasse avec cheyenne a belle-ile
guillemet

Arriver par l’allée longeant l’étang avec au bout cette grande bâtisse parcourue de vigne, l’aubade des chênes, les petites barrières blanches, c’est d’une poésie totale!  Le salon avec, accrochés aux cimaises, les trophées, vous invitant au voyage, c’est extra. S’asseoir un instant, après l’effort, sur les bancs d’église, et boire un verre, vous enchantera. Sophie et Gilles de Puineuf, les maîtres des lieux, vous accueilleront, comme si vous les connaissiez depuis toujours, avec simplicité.

Levé à l’aube, vous pouvez arriver la veille, j’ai pris le café près de la cheminée de briques. J’étais tranquille, peut-être la sérénité du domaine, peut-être aussi le poids des ans. J’ai connu des ouvertures plus fébriles dans mon petit pays de Limerzel, en Bretagne. J’ai mis mes bottes, caressé le chien qui piaffait comme un forcené, m’invitant à le suivre : « Mais viens, viens donc ! On entend les perdrix ! » . Mais, j’attendais, je voulais gouter à la fraicheur du matin avant que le soleil ne monte haut dans le ciel, sans pitié.

J’ai donc marché dans les bandes de colza, en compagnie de Christophe, le garde. J’ai appelé le chien qui courait dans tous les sens, et je l’ai servi lorsqu’il daignait arrêter. Les perdrix s’envolaient avec fracas, se dispersant aux alentours. Et comme un gamin, comme au temps de ma folle jeunesse, j’ai couru, tiré, ahané sous l’effort. L’espace de cette journée merveilleuse, j’ai oublié ce fameux 6, la grande horloge du temps qui passe si vite.

En fin d’après midi, j’ai sonné la fin, le chien avait son compte, le chasseur aussi. Je l’ai fait boire, puis je me suis dirigé vers les vieux murs, heureux et fatigué ; à la terrasse, à l’ombre des grands arbres m’attendait la dame.

Cette histoire vous a plu?

Les livres de Laurent Maljan vous plairont aussi !

Derniers articles

Chasse

Qu’est ce qu’un vrai bécassier ?

Qu’est ce qu’un vrai bécassier ?

Qu’est ce qu’un vrai bécassier ?J’étais un très jeune chasseur, et je me trouvais avec un ami dans les bois de Villeneuve, ce territoire immense, dans une de ces grandes allées qui font la particularité de cette chasse. Nous vîmes alors se diriger dans notre direction...

lire plus
Ma première bécasse

Ma première bécasse

Ma première bécasseJeudi 22H00 : Ma première bécasse, je l’ai tuée à Limerzel, en pays breton, dans le petit bois de Quatrevaux ; j’avais dix huit ans.J’étais un mauvais élève, un mauvais étudiant et je cherchais un chemin, une raison d’espérer, et je venais de tuer...

lire plus
Prends garde aux dames !

Prends garde aux dames !

Prends garde aux dames !J’avais décidé de prendre du repos. C’est vrai, c’était le bon moment, entre une petite saison d’ouverture à Belle île et l’arrivée des bécasses. Mais, il fallait préparer le relais de Poncalleck, et en particulier rentrer du bois, ce qui a été...

lire plus
Ne le dis pas à ton chien

Suivez-moi

Newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter pour être au courant des derniers articles avant tout le monde ! Laurent Maljan vous réserve quelques surprises dans les mois à venir...

Suivez-moi

Ne le dis pas à ton chien