Ne le dis pas à ton chien Laurent

Ecrit par Laurent Maljan

24 octobre 2015

Demain dimanche, je tournerai la page

C’est la fin ! C’est la fin de Belle île ! Demain dimanche, je tournerai la page. Finies les grands courses au bord de la mer à la poursuite des diablesses rouges, finis les faisans, qui se sont faits plus rares cette année, place à la forêt, aux couleurs de l’automne, et à la bécasse.

Dimanche, ce sera l’heure de la migration du chasseur, et du rangement m’a dit ma femme, non sans un peu de nostalgie. Belle île, c’est comme un air de vacances, d’éternel week end, une île pour les amoureux.

Demain dimanche, je tournerai la page
Ca sent la chasse avec cheyenne a belle-ile
guillemet

Au fait ! Avez vous remarqué comme les gens s’aiment ici ? Déjà, sur le bateau, vous avez observé ce couple radieux. Vous les avez revus plus tard, pédalant sur la route des Poulains ; et vous n’avez pas pu rater ces retraités, bronzés, avec leurs grosses chaussures de marche, se tenant la main.

A Belle île, on s’aime, c’est comme ça ! On a le bateau à prendre mais les heures passées ici comptent double.

A la chasse, c’est la même chose. Je n’aurai chassé que six dimanches mais c’est comme si j’avais fait une saison.

Et quelle saison ! Des faisans en baisse mais des perdrix ragaillardies, et de beaux lièvres. Je peux dire que mon cœur a encore battu, et que cette petite chienne, Miss Cheyenne, aux soies dans le vent, avec cette course rythmée, ces arrêts soudains, m’a apporté beaucoup de joie.

Demain, place à la forêt, dans ses plus beaux atours, ceux de l’automne. Avec au loin, la silhouette gracile du chevreuil, le vol, à la croule, de la première bécasse.

Une page se tourne, mais le compte à rebours d’une partie ô combien plus subtile et exaltante est déjà commencé.

En effet, depuis quelques jours, dans des régions éloignées de la Scandinavie, de la Russie, au delà de l’Oural, dans le Nord, se prépare pour un très grand voyage la demoiselle aux yeux toujours sombres. Elle guette les signes dans le ciel, et le moment venu, dans le sillage des bernaches, et de l’armée des limicoles, elle prendra son envol, emportée par le vent d’est. Elle n’aura pas réfléchi, c’est plus fort qu’elle ; c’est sa race, c’est son destin. Elle survolera la steppe, les grandes plaines d’Ukraine ; passera les grands fleuves, les rivières, là, ou ses cousins lointains, les saumons répondent au même appel, pour rejoindre cette péninsule, plantée de pins et d’ajoncs, ou il fait si bon vivre, et qui s’appelle la Bretagne.

Bonne saison à tous.

Cette histoire vous a plu?

Les livres de Laurent Maljan vous plairont aussi !

Derniers articles

Chasse

Le vieil homme et la mer

Le vieil homme et la mer

Le vieil homme et la merIl faut lire et relire le dernier roman d’Hemingway, remettre au goût du jour cet immense auteur, prix Nobel de littérature en 1954.C’est l’histoire d’un vieil homme, quelque part dans le Gulf Stream, qui n’a rien pêché depuis quatre vingt...

lire plus
Cela est juste et bon

Cela est juste et bon

Cela est juste et bon« Nous étions sur la terrasse à fêter nos examens, et tu nous as dit : ça, c’est une famille, et tu t’es mis à pleurer ! Et bien, je peux te le dire papa, ça c’est une famille, la tienne, pour toujours. Ton corps est encore parmi nous, mais si peu...

lire plus
Comme des poissons dans l’eau

Comme des poissons dans l’eau

Comme des poissons dans l'eauQuelle journée que ce lundi 24 avril ! J’avais promis à mon frère Eric, le cuisinier, l’exilé, de l’emmener à une partie de pêche, en Bretagne sud. Et pas n’importe où ! A Belle île, bien sûr, avec Arnaud, ce fameux guide, et Vincent,...

lire plus
Ne le dis pas à ton chien

Suivez-moi

Newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter pour être au courant des derniers articles avant tout le monde ! Laurent Maljan vous réserve quelques surprises dans les mois à venir...

Suivez-moi

Ne le dis pas à ton chien